Familles Bonin

 

Bébé Bonin

Alcide notre père a tenu les propos suivants pour nous parler de ce petit frère mort-né:

"Au mois d'août 1938, nous avons eu la malchance de perdre notre premier bébé à sa naissance à l'hôpital de Northfield, près d'East Grandville; c'était un beau petit garçon. On me l'a remis dans un petit cercueil en carton et je suis parti pour Randolph non sans avoir embrassé Anne-Marie pour la réconforter. A Randolph, le curé chanta le "libéra" et le bedeau enterra le petit dans un coin du cimetière réservé aux enfants."


Commentaire de Claire
Bébé Bonin, mes souvenirs :
Lors du 50e anniversaire de mariage de nos parents, j'étais assise près d'Alcide et Anne-Marie était plus loin. Alcide m'a confié qu'il savait sans lui entendre dire ce à quoi maman pensait en ce jour. C'était à leur premier-né.
Papa m'a dit que dès la naissance, vu son état, on a demandé le baptême aussitôt et que lorsque le prêtre a demandé à papa le nom de l'enfant, vu l'urgence du moment, il a répondu "Bébé Bonin" et ce serait le nom inscrit sur le "birth certificate".
Il m'a aussi dit qu'un été, maman lui a parlé : "Si tu voulais dire comme moi, Alcide, pendant la vacance de la construction, on irait aux États pour ramener la petite croix du bébé et la placer en cimetière à Drummondville, où il sera avec les siens".
Ils y sont allés, mais à l'endroit où était jadis le cimetière d'enfants, il y avait un stationnement de Centre d'achats je crois ou quelque autre structure, et aucune trace des petites croix.

Ils se sont informés tant qu'ils ont pu sans résultat et sont revenus avec le sentiment de l'avoir laissé en arrière

Commentaires de Jean-Louis:

" Oui ! lors de ce voyage au Vermont en 1998, nous avons vainement tenté de localiser nous aussi l'endroit où bébé Bonin mort-né en août 1938 a été inhumé. Puisque le bébé serait né à l'hôpital de Brookfield, Nous y avons arpenté le cimetière catholique de l'endroit sans rien trouvé le concernant; ensuite nous sommes rendus à Randolph, à neuf milles de East Grandville où nos parents se rendaient pour assister à la messe quand ils vivaient là; c'est là que notre père raconte avoir apporté la dépouille du petit sans doute pour le faire bénir par le prêtre et le faire inhumer. Il s'agissait d'abord que nous retrouvions l'église catholique dans l'espoir de pouvoir consulter des registres; alors ces registres n'étaient plus accessibles, je ne me souviens pas pourquoi. Par contre une dame présente au presbytère, nous indiqua où trouver un cimetière catholique qui pourrait être celui où le petit avait été inhumé. C'était assez grand comme cimetière et nous avons bien lu toutes les inscriptions sans y voir celle de "bébé Bonin" Alors si c'est vrai qu'une petite croix en bois indiquant l'endroit, c'est évident que cette croix n'y était plus.

C'est attristant de revenir ainsi bredouille de ce voyage de recherche...mais peut-être qu'un jour quelqu'un nous fournira des indications assez précises pour que nous retrouvions l'endroit où le corps de l'enfant repose ".

Commentaires de Gérard

Voici les certificats de naissance et de décès du petit frère. Ils indiquent qu'il serait mort-né à 7 mois et demi. C'est triste de ne pas connaître l'endroit de sa scépulture!

Certificat de naissance et Certificat de décès


NOUVELLE TENTATIVE - RECHERCHE DE RENSEIGNEMENTS

Et l’immense nuage de tristesse s’est dissipé

La vie a voulu que mes parents, Alcide Bonin et Anne-Marie Lemire, après leur mariage en 1937, aillent vivre au Vermont dans un petit bled appelé East Granville.
Dès le mois d’août 1938 en date du 6, leur premier enfant, un premier garçon prématuré a vu le jour, à l’hôpital de Northfield. Le drame est qu’il est mort-né; cela est tombé sur le jeune couple comme un grand drap noir qui a étouffé pour toujours la joie d’avoir un premier enfant resplendissant de santé.
La suite est que mon père, muni des documents nécessaires, a transporté le corps de son fils inerte à l’église catholique de Randolph que mes parents fréquentaient régulièrement; la foi de mon père était très forte et il a voulu que le prêtre chante le libéra pour le repos de l’âme de cet enfant trop vite parti pour l’autre monde; ensuite, le « bedeau » a enterré le corps de l’enfant dans la partie du cimetière catholique réservée aux enfants décédés en bas âge. Tous les événements de ce 6ième jour du mois d’août 1938 concernant ce premier enfant de mes parents ont été officialisés dans les registres de la paroisse. Une petite croix blanche en bois aurait été plantée sur l’emplacement de l’inhumation de l’enfant.
Et mes parents sont remontés dans le carrousel de la vie et ils ont assumé leurs rôles et tâches, années après années où les 11 enfants suivants sont venus tour à tour constituer leur famille.

Puis, longtemps après les événements du 6 août 1938, mes parents, comme pour fêter leur trentième anniversaire de mariage font un voyage dans la région où ils avaient habité au début de leur mariage. Ils se sont rendus à Randolph au Vermont; ils en sont revenus bien désabusés et plutôt abattus moralement; c’est là qu’ont commencé à filtrer des informations sur le véritable but de ce voyage et sur le fait que la petite croix blanche était introuvable.
Il y a des événements dont la lecture devient claire après qu’ils se sont passés. Ma mère était une personne secrète sur ses souffrances.
La lecture qu’on a enfin fait comportait comme trois chapitres autour de la mort de notre frère aîné; 1- mes parents ont porté en eux pendant 30 ans le secret d’un deuil douloureux; 2- en pensant à la petite croix, ils ont eu un moment donné un rêve de ramener au Canada la dépouille de leur premier-né; 3- ils ont subi en 1967 une deuxième mortification en faisant ce voyage « vide », si on le considère du point de vue du rêve non réalisé.

Alcide finit d’écrire ses mémoires en 1989 et y relate dans un style vif le déroulement de la journée du 6 août 1938. Il nous quitte en 1991 et Anne-Marie l’a suivi en 1994, résignée mais toujours stigmatisée par ces 2 souvenirs négatifs qui appartenaient à sa vie de jeune mère. Donc les yeux de mes parents se sont fermés sur un ciel toujours voilé par un immense nuage de tristesse.

En 1999, Gérard et Jean-Louis, accompagnés par leurs épouses ont fait un voyage éclair à Randolph, Northfield et East Granville avec la même quête: celle de trouver une piste pour déchiffrer l’énigme entourant le petit frère. Ayant en mémoire, les écrits d’Alcide, ils ont exploré les lieux concernant le drame en étant à l’affût des indices susceptibles de faire avancer leurs démarches pour documenter les événements du 6 août 1938. Je me souviens qu’on a lu en vain toutes les inscriptions sur les petites croix du cimetière catholique de Randolph. Ce voyage n’a pas été très productif sur le champ, mais il a servi de relais pour un autre voyage qui allait être mieux préparé.

« Cher frère aîné, cher ange, tu as sans doute pu suivre toutes les démarches qu’a faites ton cadet Gérard pour ce deuxième voyage que j’ai fait avec lui au printemps 2008. On lui affirmait par internet et téléphone que le document attestant ton décès et ton inhumation était introuvable mais il avait bien localisé l’endroit où il devait être normalement gardé, soit au presbytère de la paroisse catholique de Randolph. Ce fut là notre premier rendez-vous.
La préposée sort un registre des sépultures du vieux secrétaire, l’ouvre à la date du 6 août 1938; elle nous tient bien à distance par mesure de confidentialité et répète plusieurs fois que tu n’y étais pas inscrit à la date du 6 août 1938 ; tu as bien dû rire un peu quand tu as vu Gérard s’avancer et jeter un regard inquisiteur par-dessus l’épaule de la dame et s’écrier : « He is there ! » Oui tu y étais mais sur le nom de Baby Bonnait »
En fait, cet éclat de joie de Gérard a eu l’effet d’un coup de vent irrésistible qui a nettoyé la tristesse qui voilait depuis trop longtemps notre ciel familial; moi aussi je jubilais tout en étant tout hébété à l’idée que si le scribe avait bien écrit Bonin au lieu de Bonnait, mes parents ne seraient pas revenus bredouille en 1967 pas plus que nous en 1999. La caméra numérique de Gérard a fait plusieurs clics clics sur la fameuse page du 6 août 1938, pour effacer à tout jamais les effets néfastes d’une déplorable mais involontaire méprise. Le curé, présent par hasard sur les lieux du presbytère, ainsi que la complice de Gérard via internet, Mme Harriet M. Chase, nous ont accompagnés au cimetière pour bien nous identifier le carré de 12 par 20 pieds où la petite croix blanche a vraiment été plantée à la mémoire de Infant Bonin.

Nous pouvions bien revenir chez-nous le cœur très allégé. Mais il y a plus. Gérard, savait bien que l’hôpital à Northfield où notre petit frère est né en 1938 n’existe plus depuis belle lurette. Sur le retour, l’instinct lui inspire de sortir de l’autoroute et de se mettre à la recherche de l’hôtel de ville de Northfield; il en ressort avec des photocopies certifiant la naissance et la mort de Infant Bonin dans cet hôpital qui existait en 1938.

Certificat civile de naissance

Certificat civile de décès

Maintenant tous ceux et celles qui viendront prier sur la tombe de nos parents, Alcide Bonin et Anne-Marie Lemire dans le cimetière de Drummondville pourront ajouter une petite pensée à l’intention de leur premier-né; en effet une petite plaque, rivée sur le monument, nous rappelle, à titre posthume que cet enfant a été l’aîné de notre famille.

Jean-Louis Bonin

Résumé concernant Bébé Bonin

Né le 6 août 1938
à 05.00h
Mort-né – 7½ mois

Hôpital Northfield, Vt

-Livre d’Alcide – P-146.
-Certificat de naissance – Document-A
Source du document – Town of Northfield,
51 South Main Street, Northfield, Vermont 05663 – A noter, signature des parents.

Décédé le 6 août 1938

Hôpital Northfield, Vt

Certificat de décès – Document-B
Même source du document que le Certificat de naissance.

Permis était requis pour le transport du corps et mise en terre

Transport de Northfield, VT à Randolph, Vt.

-Livre d’Alcide – P147
-Permis – Document C1 et recto C2

Le Libéra fut chanté

A l’Église Catholique
St-Donatien & St-Rogatien, 26 Pleasant St., Randolph, Vt, 05060-1156

- Livre d’Alcide – P147
- Le libéra fut chanté par le Rév. Mark G. Harvey

Il fut mis en terre
au cimetière Holy Cross
(Ce cimetière est tout près du grand cimetière Southview Cemetery)

Cimetière Holy Cross
Emplacement – Monter Pleasant Str, tourner à dr. sur Fairview, arrivé au grand cimetière Southview Cemetery, tourner à droite sur Maple.
J’ai pris la lecture GPS N43 54,957
W72 39,656

-Fut mis en terre par le bedeau – Livre d’Alcide – P-147
-Une visite récente par Jean-Louis et Gérard a permis de trouver son inscription dans le registre – sous le nom de Baby Bonnait,
référence, Document D-1 tel qu’il apparaît au registre ainsi qu’une copie photographiée, Document D-2

Une description de l’emplacement réservé aux enfants (Livre d’Alcide P-147) fut confirmée par le Curé Rév. John M. Milanese, soit un emplacement d’environ 15 pieds par 20, situé dans le coin derrière le monument des Chevaliers de Colomb.
Voir l’emplacement, photo document -e

Informations générales.

Nos parents demeuraient à Eastgranville, Vt. L’hôpital de Northfield, Vt, était située à environ 15 milles au nord et Randolph environ 8 milles au Sud de Eastgranville.
L’Église fréquenté par les parents était St-Donatien & St-Rogatien , seule église catholique de Randolph. Référence, livre d’Alcide P-141 et 151

Au début d’août 1938, notre mère fut admise à l’hôpital de Northfield (au nord de Eastgranville) et fut assisté par le docteur Henry A. Archambault pour l’accouchement de notre frère mort-né le 6 août 1938 à 5h am. (Il paraît que ce médecin avait baptisé notre frère, cependant aucun document ne le confirme)
Un permis est requis pour transporter un corps, ainsi que pour l’enterrement.
Le permis No. 11 fut obtenu pour le transport de l’hôpital de Northfield, Vt, au cimetière catholique de Randolph. Ce document est verso recto, alors, lire Documents C1 et C2.
Alcide transporta le corps à l’Église St-Donatien & St-Rogatien de Randolph et le curé Mark J. Harvey chanta le Libéra, ensuite le bedeau a fait la mise en terre au Cimetière Holy Cross.
Référence, livre d’Alcide P-147.
La confirmation du registre religieux fut obtenue lors d’une visite à Randolph par Jean-Louis et Gérard. L’inscription se lit = No. 79, Baby Bonnait, still born, Aug 6, 1938, Cimetière Holy Cross.
Bien que le nom n’est pas Bonin, tout concorde avec le livre d’Alcide, ainsi que les documents civils car c’est la seule inscription ayant cette date. (Voir documents D-1 et D-2)
L’endoit où il fut enterré dans le cimetière catholique Holy Cross est indiqué dans le livre d’Alcide P-147, comme étant un emplacement réservé aux jeunes enfants. Le curé John M. Milanese nous a accompagné au cimetière et indiqué l’emplacement qui est dans un coin, près du monument des Chevaliers de Colomb. Il nous a indiqué qu’il y avait eu plusieurs décès d’enfants et qu’ils étaient enterrés un à la suite de l’autre dans ce terrain. Il n’y a plus d’enterrement dans cette section et s’il y avait des croix etc, le temps les a détruites avec le résultat que le terrain est sans marques.
Nous avons pris un peu de terre de cette section avec l’intention de la déposer sur le lot des parents au Cimetière St-Pierre de Drummondville.
L’Église St-Donatien & St-Rogatien est situé sur une côte au 26 Pleasant Str, Randolph, Vt. Comme le stationnement était un problème majeur et que l’édifice avait besoin de travaux majeurs, la proposition du curé de bâtir une nouvelle église à environ un mille fut acceptée.
Cette nouvelle église (2007) est située au 43 Hebard Hill Road, Randolph, Vt. Par la même occasion, le curé fit changer le nom de l’église pour Our Lady of the Angels, car le nom de St-Donatien & St-Rogatien était perçu comme n’étant pas une église catholique.
Le nom du curé – Father John M. Milanese (Les gens l’appel Father John)
(802) 728-5251 fax (802) 728-9920, courriel olota@sover.net
Secrétaire, Norma Naduea
Assist. secrétaire, John Mahassey
Site internet de la nouvelle église http://www.vermontparishes.org/parishes/?church=91

 

La personne qui nous a aidé beaucoup dans la recherche de documents est Mme Harriet M. Chase, (802) 728-6677, courriel = hatchasse@earthlink.net
L’histoire de l’Église St-Donatian & St-Rogatian = http://ourladyoftheangels.info:80/history.html
En octobre 1939, nous avons déménagé à Winooski, Vt. (80 milles de Eastgranville). Livre d’Alcide P-154